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L’un est sans emploi et cherche un poste de direction dans un grand groupe. C’est pour lui la seule possibilité de pouvoir conserver son niveau de vie, assurer une sécurité financière à sa famille, et bien sûr, accéder aux responsabilités de pouvoir dont il rêve. En outre, son secteur d’activité le passionne. Cependant, après trente années d’efforts dans le domaine, il est las du mode de fonctionnement des entreprises. Au détour de sa recherche, il sent une certaine vacuité dans le discours de ses interlocuteurs. Il voit également le secteur évoluer face aux assauts des nouveaux enjeux (financiers, environnementaux, etc.) et des technologies numériques. Au fond de lui, il ressent un immense désir de faire la même chose, mais autrement. Le risque n’est-il pas insensé de remettre en cause des acquis solides qui lui permettraient d’atteindre tranquillement la retraite d’ici une quinzaine d’années ?

L’autre est coach. Elle est ingénieur des Mines. Il y a quatre ans, fatiguée des luttes internes et des pressions inutiles, elle a sauté le pas. Elle a négocié un départ de son entreprise et s’est installée dans un métier de relation d’aide… avec l’objectif affirmé d’en vivre. Quatre ans après, elle n’en vit pas. Les clients manquent. La démarche commerciale est dure, surtout dans ce métier où la concurrence est nombreuse, les prestations pas toujours bien définies et les résultats difficiles à appréhender. Elle a suivi un stage de marketing pour se perfectionner en technique de vente. C’est alors qu’elle a compris qu’il lui fallait remettre en cause son authenticité pour être plus attirante. Il conviendrait qu’elle soit plus conventionnelle, marketée, adaptée à des demandes parfois stupides des clients. Doit-elle modifier son approche commerciale pour accéder à ce dont elle rêve, le succès et ainsi, la possibilité de pratiquer son nouveau métier qui lui renvoie un fort sentiment d’utilité et de plaisir ?

Deux histoires différentes, mais tant de points communs.

Tout d’abord, l’usure provoquée au fil des ans par la structure des grandes entreprises, les combats d’ego, la pression nerveuse, la vanité des situations et la bêtise de certains collaborateurs.

Ensuite, cette remise en cause des projets de vie, motivée par un seul but : faire quelque chose en accord avec soi, avec ce qu’on a au plus profond de son être, en dépit des conventions, du regard des autres et des rêves inculqués d’élévation sociale.

Enfin, cette envie (presque suicidaire) de rester authentique, de ne plus se trahir après toutes ces années de courbettes et de faux-semblants.

Passée la cinquantaine, n’est-ce pas là une étonnante marque de jeunesse ?

Que faire alors, sinon repréciser en profondeur ses facteurs motivationnels, son projet de vie ? Le bonheur n’est parfois pas si loin de ce qu’on a, à condition d’accepter certains compromis supportables. Mais si les compromis deviennent insupportables, se préparer courageusement au changement, car un risque à courir vaut mieux qu’un échec assuré, une maladie voire un décès.

Courageusement, mais rationnellement, en faisant attention aux conditions de changement de manière à créer une nouvelle situation pérenne et agréable. Jeune d’esprit mais pas écervelé !…